Le Maroc et le monde arabe : une appartenance ancrée et une dynamique continue
Pr.Lara AL RAISI
Le Maroc et le monde arabe : une appartenance ancrée et une dynamique continue
Pr.Lara AL RAISI
Maître de conférence à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales d’El Jadida
Le vaste territoire du monde arabe comprenant plusieurs nations, constitue un espace complexe où la langue arabe et l’islam jouent un rôle unificateur prédominent. Toutefois, malgré l’influence significative de ces éléments, l’unité arabe tant souhaitée, telle que celle de la Oumma, demeure insaisissable. Cette illusion d’harmonie dissimule en réalité un paysage fragmenté et divisé non pas que par des frontières matérielles mais aussi par des intérêts divergents. Au sein du monde arabe, il existe des disparités économiques et sociales accrues et des dynamiques politiques qui varient d’un pays à un autre ainsi que des fractures géopolitiques considérables. C’est ainsi que certains considèrent qu’il n’existe pas un monde arabe mais des sous-ensembles et donc des mondes arabes pluriels.
Le monde arabe fait également partie des priorités de la politique étrangère du Maroc de par le fait de son appartenance historique, culturelle et identitaire à cette région du monde. Toutefois, le Royaume entretenait des relations rapprochées mais qui sont demeurées statiques durant longtemps. Cette relation connaitra une évolution après le déclenchement du « printemps arabe ».
En effet, en 2011, le « printemps arabe » a provoqué des vagues de soulèvements populaires survenus dans plusieurs endroits du monde arabe, menant à ébranler des pouvoirs qui semblaient solides. Cette nouvelle dynamique a suscité des craintes et une instabilité générale, et ce d’autant plus qu’elle est caractérisée par un effet domino.
Dans la mouvance du « printemps arabe », le Maroc a réussi à maintenir un climat politique et une unité nationale stable grâce aux mesures politiques et constitutionnelles entreprises par Sa Majesté Mohammed VI. Ces réformes ont conduit à l’adoption d’une nouvelle constitution en 2011 qui a renforcé les pouvoirs du parlement et de gouvernement et a introduit des garanties pour les droits de l’homme et les libertés individuelles
La gestion exceptionnelle de la crise du « printemps arabe » a permis au Maroc de se positionner comme un ilot de stabilité et de fiabilité dans un environnement vulnérable et instable. De par cette nouvelle posture, il serait intéressant de se poser la question : comment la politique étrangère marocaine a évolué à l’égard du monde arabe ?
Le Maroc a traditionnellement établi des liens dans plusieurs domaines avec les pays arabes, mais ces dernières années, ces relations ont pris un nouvel élan, positionnant le Maroc au statut d’acteur incontournable dans la région.